Le bélier, la brebis et le mouton

( Edition intégrale )

Romance, Science Fiction & Fantasy, Fiction & Literature, Classics, Literary
Cover of the book Le bélier, la brebis et le mouton by Henri Bachelin, Paris, E. Flammarion 1920
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Author: Henri Bachelin ISBN: 1230003022504
Publisher: Paris, E. Flammarion 1920 Publication: January 7, 2019
Imprint: Language: French
Author: Henri Bachelin
ISBN: 1230003022504
Publisher: Paris, E. Flammarion 1920
Publication: January 7, 2019
Imprint:
Language: French

Extrait; Nous attendions le chariot à l’entrée du bourg. Malgré notre impatience de le voir, nous n’étions pas de taille à faire six lieues à pied pour aller le prendre au sortir d’Autun ; le plus âgé de la bande devait avoir dix ans ; j’en avais sept. C’était un matin de septembre : des feuilles tombaient des peupliers, et sur l’herbe des prés il y avait encore de la rosée. Nous nous étions tous levés de bonne heure comme pour un jour de grande fête dont on veut profiter de la première à la dernière minute. La nuit précédente m’avait paru longue.
Mme Duverne était arrivée la veille en voiture. Comme elle manquait de tout, elle avait dîné chez nous, c’est-à-dire à l’hôtel. Elle connaissait bien mon père, qui plusieurs fois par an allait les voir, elle et son mari. Elle ne ressemblait pas aux femmes de notre pays, bien qu’elle y fût née. Elle avait été domestique à Autun. C’est une ville où non seulement on apprend les belles manières, mais où l’on finit par se faire un visage que n’ont pas les paysannes ; pas aussi jolie, certainement, que Mme Lagoutte, la femme du pharmacien, qui était à vrai dire la seule dame du bourg, mais Mme Lagoutte ne venait jamais chez nous. Et j’étais heureux, ce soir-là, d’être tout près de Mme Duverne. Elle dit :
— Imaginez vous que je n’ai pas pu amener Valentine. Elle s’est cramponnée à la porte. Elle veut à toute force venir sur le chariot. Son père va être bien embarrassé jusqu’à demain matin, mais rien n’y a fait : c’est déjà une vraie tête de pioche. Elle ajouta en me regardant : Ce sera une petite camarade pour Jean.
Je rougis jusqu’aux oreilles de ce que Mme Duverne eût daigné penser à moi.
— Quel âge a-t-il ?
— Sept ans, répondit ma mère.
— Elle n’en a que cinq, dit Mme Duverne, mais on lui en donnerait neuf, tellement elle est endiablée.
Des camarades, garçons et filles, je n’en manquais pas, mais j’étais heureux à l’idée d’en avoir une qui ne fût pas une petite paysanne. C’est pourquoi ce matin-là j’étais avant tous les autres arrivé sur la route. Peu à peu ils m’avaient rejoint, et nous étions bien une dizaine, dont Henri Lagoutte, le fils du pharmacien, Desbœufs, Satinet, Louise Rouvray, Jeanne Guidon. Mme Duverne avait dit aussi :
— Ils partiront d’Autun avant le lever du jour, mais il ne faut pas compter qu’ils soient ici plus tôt qu’à dix heures.
La route ne cessait guère de monter ; et tout le monde sait que les bœufs ne vont pas plus vite aux descentes qu’aux montées..............

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Extrait; Nous attendions le chariot à l’entrée du bourg. Malgré notre impatience de le voir, nous n’étions pas de taille à faire six lieues à pied pour aller le prendre au sortir d’Autun ; le plus âgé de la bande devait avoir dix ans ; j’en avais sept. C’était un matin de septembre : des feuilles tombaient des peupliers, et sur l’herbe des prés il y avait encore de la rosée. Nous nous étions tous levés de bonne heure comme pour un jour de grande fête dont on veut profiter de la première à la dernière minute. La nuit précédente m’avait paru longue.
Mme Duverne était arrivée la veille en voiture. Comme elle manquait de tout, elle avait dîné chez nous, c’est-à-dire à l’hôtel. Elle connaissait bien mon père, qui plusieurs fois par an allait les voir, elle et son mari. Elle ne ressemblait pas aux femmes de notre pays, bien qu’elle y fût née. Elle avait été domestique à Autun. C’est une ville où non seulement on apprend les belles manières, mais où l’on finit par se faire un visage que n’ont pas les paysannes ; pas aussi jolie, certainement, que Mme Lagoutte, la femme du pharmacien, qui était à vrai dire la seule dame du bourg, mais Mme Lagoutte ne venait jamais chez nous. Et j’étais heureux, ce soir-là, d’être tout près de Mme Duverne. Elle dit :
— Imaginez vous que je n’ai pas pu amener Valentine. Elle s’est cramponnée à la porte. Elle veut à toute force venir sur le chariot. Son père va être bien embarrassé jusqu’à demain matin, mais rien n’y a fait : c’est déjà une vraie tête de pioche. Elle ajouta en me regardant : Ce sera une petite camarade pour Jean.
Je rougis jusqu’aux oreilles de ce que Mme Duverne eût daigné penser à moi.
— Quel âge a-t-il ?
— Sept ans, répondit ma mère.
— Elle n’en a que cinq, dit Mme Duverne, mais on lui en donnerait neuf, tellement elle est endiablée.
Des camarades, garçons et filles, je n’en manquais pas, mais j’étais heureux à l’idée d’en avoir une qui ne fût pas une petite paysanne. C’est pourquoi ce matin-là j’étais avant tous les autres arrivé sur la route. Peu à peu ils m’avaient rejoint, et nous étions bien une dizaine, dont Henri Lagoutte, le fils du pharmacien, Desbœufs, Satinet, Louise Rouvray, Jeanne Guidon. Mme Duverne avait dit aussi :
— Ils partiront d’Autun avant le lever du jour, mais il ne faut pas compter qu’ils soient ici plus tôt qu’à dix heures.
La route ne cessait guère de monter ; et tout le monde sait que les bœufs ne vont pas plus vite aux descentes qu’aux montées..............

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