Mémoires d’un collégien russe

( Edition intégrale ) illustré - annoté

Fiction & Literature, Classics, Literary, Romance
Cover of the book Mémoires d’un collégien russe by André Laurie, George Roux, J. Hetzel (Paris) Date d’édition : 1889
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Author: André Laurie, George Roux ISBN: 1230003182130
Publisher: J. Hetzel (Paris) Date d’édition : 1889 Publication: April 13, 2019
Imprint: Language: French
Author: André Laurie, George Roux
ISBN: 1230003182130
Publisher: J. Hetzel (Paris) Date d’édition : 1889
Publication: April 13, 2019
Imprint:
Language: French

Je m’appelle Dmitri Fédorovitch Térentieff. Je viens d’avoir seize ans. Depuis la rentrée de Pâques, je suis élève de Prima au gymnase Saint-Vladimir à Moscou. Il y a deux ans que je fréquente, comme externe, les cours de ce lycée.
En ce moment, la plus épouvantable et aussi la plus injuste accusation pèse sur ma tête. C’est au fond d’un sombre cachot que j’écris ces lignes. J’y vois à peine, tant la lucarne qui m’éclaire est étroite ; mais je n’en persiste pas moins dans mon projet : écrire ma justification, me prouver à moi-même, par le récit fidèle et sincère de toute ma vie, que je suis innocent du crime affreux dont on m’accuse…
Je crois connaître le coupable ; c’est un de mes camarades du collège. Un mot de moi suffirait peut-être à le faire enfermer à ma place dans cette noire prison, où l’on m’a amené il y a deux jours… Il habiterait ce réduit humide, peuplé de rats et de cafards… Je les entends courir sous la paille pourrie qui me sert de couche… Il prendrait de la main du geôlier le pain noir et la cruche d’eau qui sont ma ration quotidienne. Il sentirait ses doigts et ses pieds s’engourdir au souffle de la bise qui passe entre les barreaux de ma lucarne. Il porterait les bracelets de fer retenus par une lourde chaîne. Ce serait lui l’accusé, le criminel, le réprouvé… Mais comment accuser un autre sans preuves ?… Surtout quand cet autre est un condisciple, et quand je ne puis alléguer contre lui que des présomptions assez vagues en somme, et aussi l’antipathie qu’il m’a toujours inspirée ?… Non. Je souffre trop moi-même d’être frappé injustement pour risquer d’infliger cette souffrance à un innocent. Je n’ai que des soupçons. Rien de positif. Je me tairai donc.
Mais à moi-même je puis parler franchement, et je ne me fais aucun scrupule de tracer sur ces pages, destinées à moi seul, — et de l’écriture secrète que je viens d’imaginer tout exprès pour me donner cette satisfaction, — le nom de Capiton Karlovitch Strodtmann. C’est lui que je crois coupable du crime dont on m’accuse.

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Je m’appelle Dmitri Fédorovitch Térentieff. Je viens d’avoir seize ans. Depuis la rentrée de Pâques, je suis élève de Prima au gymnase Saint-Vladimir à Moscou. Il y a deux ans que je fréquente, comme externe, les cours de ce lycée.
En ce moment, la plus épouvantable et aussi la plus injuste accusation pèse sur ma tête. C’est au fond d’un sombre cachot que j’écris ces lignes. J’y vois à peine, tant la lucarne qui m’éclaire est étroite ; mais je n’en persiste pas moins dans mon projet : écrire ma justification, me prouver à moi-même, par le récit fidèle et sincère de toute ma vie, que je suis innocent du crime affreux dont on m’accuse…
Je crois connaître le coupable ; c’est un de mes camarades du collège. Un mot de moi suffirait peut-être à le faire enfermer à ma place dans cette noire prison, où l’on m’a amené il y a deux jours… Il habiterait ce réduit humide, peuplé de rats et de cafards… Je les entends courir sous la paille pourrie qui me sert de couche… Il prendrait de la main du geôlier le pain noir et la cruche d’eau qui sont ma ration quotidienne. Il sentirait ses doigts et ses pieds s’engourdir au souffle de la bise qui passe entre les barreaux de ma lucarne. Il porterait les bracelets de fer retenus par une lourde chaîne. Ce serait lui l’accusé, le criminel, le réprouvé… Mais comment accuser un autre sans preuves ?… Surtout quand cet autre est un condisciple, et quand je ne puis alléguer contre lui que des présomptions assez vagues en somme, et aussi l’antipathie qu’il m’a toujours inspirée ?… Non. Je souffre trop moi-même d’être frappé injustement pour risquer d’infliger cette souffrance à un innocent. Je n’ai que des soupçons. Rien de positif. Je me tairai donc.
Mais à moi-même je puis parler franchement, et je ne me fais aucun scrupule de tracer sur ces pages, destinées à moi seul, — et de l’écriture secrète que je viens d’imaginer tout exprès pour me donner cette satisfaction, — le nom de Capiton Karlovitch Strodtmann. C’est lui que je crois coupable du crime dont on m’accuse.

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